Fashion Week de Paris: Dior retourne vers le futur
by Karlotta Duval fashion desifnerLa Ville-Lumière était surréaliste aujourd'hui. Parce que, sous 25 degrés, on se serait cru au mois d'août. Parce que, des Grands Boulevards aux Tuileries, il y avait un CRS par passant. Parce qu'enfin, un créateur flamand du nom de Raf Simons, un garçon que vous auriez tout à fait pu avoir comme voisin ou camarade de classe, était celui pour qui les femmes les plus riches et les plus chic du monde s'étaient fait belles cet après-midi. Celui pour qui toute la Rue de Rivoli était bouchée. Celui en qui croit la maison Dior.
Défilé surréaliste donc. Qui démarre dans la Cour Carrée du Louvre, la plus ancienne aile du musée au cœur d'un Paris historique. Les murs de pierre beige ondoient devant vous, comme fondus sous le soleil, comme flous, comme un mirage. Comme un Dali. Avec ses fenêtres sombres et le ciel bleu vif par-dessus, c'est un Magritte.
Non, c'est un mur de miroirs qui doit bien faire vingt mètres de haut où se détachent en or les lettres Dior. Il reflète la façade qui est derrière vous. En fait, vous vous dirigez vers d'où vous venez. Logique: la collection imaginée par Raf Simons a cette volonté. Osciller entre passé et futur.
«J'ai commencé par me demander: qu'est-ce que la modernité? explique le couturier.Je voulais partir d'un langage qui serait l'exact opposé de celui que j'ai eu jusqu'à présent chez Dior. C'était l'idée de confronter les différentes visions que les gens considèrent aujourd'hui comme des esthétiques modernes. Il me semblait plus contemporain d'aller vers un passé lointain que de moderniser l'esprit des dernières décennies. Le défi était d'emporter une attitude contemporaine vers quelque chose de très historique, d'apporter de la simplicité et de la décontraction à quelque chose qui pourrait paraître théâtral. C'est l'attitude qui compte».
Image: robe de soirée rouge
Ses mannequins oscillent donc entre belles scientifiques en blouse blanche et petites Marie-Antoinette en col de dentelle. Entre science-fiction et Révolution. Elles mêlent robes à panier du 18e et combinaisons de pilote, manteaux de cour de petit marquis et shorts de skater...
Seules les étoffes restent historiques: soie, coton, satin, taffetas... Pas le moindre petit morceau de Néoprène ou d'élasthanne. Alors que la peau des dames du premier rang a l'éclat et la texture du plastique, ça aussi, c'est surréaliste.
Source de: www.jadorerobe.fr
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Created on Dec 31st 1969 18:00. Viewed 0 times.